Ce n’était pas, à proprement parlé, un arbre remarquable, mais l’endroit l’était.
Et bien plus que l’endroit, cette façon de pousser lui était singulière. Enlaçant de ses racines profondes comme le feraient les tentacules d’une pieuvre, cette roche millénaire s’était fendue de son étreinte amoureuse. Le lieux était apaisant, tranquille et reposant. Les arbres aux alentours, de leurs écorces vieillissantes, hébergeaient toutes sortes de locataires.
Le jour, les coups de becs répétés du pic vert se faisaient entendre et le soir venu, les chouettes et oiseaux nocturnes y trouvaient refuge.
Ce havre de paix de la nature, que l’on dit sauvage, étaient pour les promeneurs et amoureux des oiseaux, un refuge poétique, éloigné des querelles des humains.
Le 2 novembre 2023, la tempête Ciaran dévastait les côtes bretonnes, détruisant à tout jamais des hectares de bois et de végétation.
Retournant sur les lieux, incrédules, nous ne pouvons que constater que la nature aussi, à sa façon, sait exprimer ses querelles aux savants humains que nous prétendons être.
Dans sa grande dignité, l’arbre conserve encore sa superbe et dans son insolente chevelure qui s’offre à mon regard il me dit à l’oreille : « Contrairement à toi humain, même mort mon bois restera toujours vivant ».
Bon ! nous sommes le 7 juillet 2024, il est temps pour moi maintenant, d’aller voter.


