Pour qui se rappelle du Port de Commerce de Brest des années 1950, de son activité économique, centrée sur la réparation navale et ses parcs à charbon dans une ville en reconstruction, ce bâtiment évoquera certainement quelques images surannées où l’on pouvait voir de longues files d’attente de personnes à la recherche d’embauches.
Travaux souvent précaires, toujours pénibles car demandant de grandes capacités physiques, c’est ici que très tôt le matin, dans le vent et le froid, le docker occasionnel pouvait espérer trouver un emploi pour la journée.
Le bâtiment de la Main d’Oeuvre, qui ces dernières années donnait du port de commerce une image peu reluisante, vient de changer de look pour se métamorphoser dans une architecture plutôt avant-gardiste.
Seul témoignage discret de ce passé révolu, l’horloge a conservé, sur le toit de l’édifice, sa place majestueuse.
Tout un symbole pour rappeler peut-être que le temps reste encore, pour trop d’hommes et de femmes en recherche d’emploi, synonyme de travail et d’argent.
Les générations de dockers et des emplois précaires méritaient que j’attarde un peu mon regard, pour saluer leur mémoire.