Partir de Paris, lorsque l’on réside en province, nécessite déjà un pré acheminement.
Et comme il n’a échappé à personne que la N7 ne passe pas par la Pointe du Raz, 600 km seront à rajouter au compteur des mythiques 1000 km et autant pour le retour.
Au total donc, c’est un périple de plus de 3000 km qui nous attend.
Notre-Dame de Paris, point de départ de la N7.
C’est sur la parvis de la cathédrale que sont symbolisés les points de convergence des grandes nationales qui relient le centre de Paris aux provinces de France. Indifférents à la signification de cette inscription, les touristes piétinent le point zéro, point matérialisant le départ des routes de France.
Probablement que la N7 est la plus caractéristique des routes nationales car l’une des plus anciennes, son tracé remontant à la période Romaine, lorsque Paris s’appelait Lutèce. Mais c’est aussi celle qui reste ancrée dans la mémoire ouvrière depuis 1936 car les premiers congés payés symbolisent aussi la route des vacances.
Cette route, tantôt appelée N7 ou D607, pour des raisons de réaménagement routier, restera encore pour longtemps l’éternelle 7.
Nous fuirons vite la Place d’Italie, le Kremlin-Bicêtre et Villejuif pour emprunter la longue ligne droite de l’évasion, bordée de platanes, qui nous mènera au calme recherché, dans la forêt de Fontainebleau, terme de notre première étape.
C’est précisément en traversant Pringy sur le tracé de la grande route Royale de Fontainebleau que nous aurons réellement le sentiment du vrai départ. Paris est déjà derrière nous et Chailly-en-Bière avec son panneau “Paris” nous informe que nous venons de faire les premiers 51 km de notre périple ….
Avec cette ancienne boutique, maintes fois recyclée, le temps s’arrête un instant.
Une halte au camping de Milly-la-Forêt nous permettra, le lendemain, sans trop nous écarter de notre trajectoire, de découvrir la région et les petits villages paisibles de Fleury-en-Bière, de Courances ou de Danemois mais aussi de Barbizon avec sa célèbre auberge Ganne, lieu de rendez-vous, dans les années 1830-1875, des peintres Millet, Corot, Rousseau et tant d’autres.
A Milly-la-Forêt, se trouve également la demeure de Jean Cocteau ainsi que son lieu de sépulture savamment mis en scène par l’Immortel.
Mais nous ferons aussi quelques découvertes insolites en allant à la rencontre d’un autre style artistique. Car, si nous étions déjà venus visiter le château de Fontainebleau, la forêt héberge quelques constructions bien sagement cachées de notre curiosité, à l’image du Cyclop de Tinguely, qui prône au milieu d’une clairière.
J’avoue franchement mon inculture mais ce cyclope mérite toute mon attention.
Je pourrais même dire que je l’ai à l’œil car si ma curiosité restait insatisfaite du fait que le lieu était fermé au moment de notre passage, juré promis, dès que je serai rentré de voyage, je me documenterai sur ce Jean Tinguely ainsi que sur sa compagne Niki de Saint-Phalle. Assurément deux artistes que je dois découvrir.
Pour rester plus classique, on ne peut pas passer à Fontainebleau sans visiter le Château, l’une des demeures des souverains de France depuis François 1er jusqu’à Napoléon III.
Mais retournons sur la Nationale 7.
Au carrefour de Fontainebleau, point de séparation de la N6 et de la N7, est érigé un obélisque en hommage à Marie Antoinette. Plusieurs pyramides de ce genre jalonnent le tracé de la route. On les doit à Cassini, savant astronome du 18ème qui s’en servit pour le calcul du méridien de Paris. Nous aurons l’occasion d’en reparler au cours de notre voyage.
Tel un amer utile au marin, il semble m’indiquer la direction de la Méditerranée, alors gardons le cap et hissons bien haut les voiles car nous n’avons encore fait qu’une petite poignée de kilomètres.
A très bientôt, pour la suite .