Au hasard d’un passage à Douarnenez, la porte ouverte des Chantiers de l’Enfer, en ce mois de mai 2015, me donne l’occasion d’écrire un article en lien avec les précédents, Gdansk, Plateau des Capucins de Brest , en un mot la construction navale.
Si les chantiers de Gdansk en Pologne, de Corée ou de Chine, prennent peu à peu le relais de notre industrie dans leurs processus de fabrications de gros navires en acier, il reste encore chez nous, en Finistère, un espace de créativité et de savoir-faire dont on ne peut que saluer ceux qui les transmettent.
L’histoire des ports de pêches du Finistère est aussi liée à la constructions de bateaux en bois, aux formes et coupes reconnaissables. Des canots, barques et sloops qui jadis se comptaient par milliers dans les ports bretons, il ne reste désormais que quelques exemplaires moribonds que l’on peut encore voir dans quelques abers et cimetières de bateaux. Ce sera peut-être l’objet d’une prochaine page de blog.
Les chantiers de Douarnenez et d’Audierne produisaient un savoir-faire ancestral que seul, l’esprit frondeur Douarneniste était capable de sauver de l’oubli en redonnant vie à de vieilles carcasses abandonnées.
Ne parlons pas ici de nostalgie d’un passé révolu mais simplement de la sauvegarde d’un patrimoine maritime et de la transmission du beau geste qui restera toujours pour l’âme du manuel, synonyme d’exigence et d’excellence.
Le port Rhu, c’est avant tout une ambiance
La beauté et précision du geste
Avec la main de l’homme, des savoir-faire irremplaçables
Des métiers plus inattendus …
Métiers modernes aussi
L’architecture navale dont les métiers se regroupent à présent derrière le riche vocable d’ingénerie, ne peut se passer d’outils modernes. Les grandes salles de dessins industriels et les salles à tracer des siècles passés, sont remplacées par des outils informatiques modernes, ordinateurs, robos de découpe laser etc.
Cette évolution industrielle permet désormais de faire des copies identiques, grâce aux procédés de « modélisation ». Une série de photos, prises sur le modèle d’origine, à partir de repères précis, permet désormais de reconstituer, à l’aide d’un logiciel sophistiqué, une copie fidèle et précise. C’est ce que l’on peut voir sur les 2 photos suivantes.
Mais il faudra toujours mettre la main à la pâte …
La production à l’unité restera toujours celle de l’excellence
La transmission
Ultime étape du processus, sans laquelle cet investissement n’aurait aucun sens, c’est la transmission des compétences, des savoir-faire. Ici, aux chantiers de l’Enfer, les associations et les bénévoles, qui oeuvrent pour la sauvegarde de ce patrimoine, l’ont compris depuis longtemps. C’est à la jeunesse qu’il faut à présent transmettre tous ces secrets ainsi que l’enthousiasme nécessaire, pour qu’elle trouve le plaisir à travailler de ses mains et pas seulement avec ses pouces … sur un clavier.
Autre article du blog sur le même thème.
Mains d’Or et doigts de fées
Rendez-vous dans quelques semaines pour un nouvel article.