L’épisode tragique de cette journée du 30 octobre 1908 (voir pages précédentes sur Tévennec) conduira la famille de Henri Ropart à solliciter une nouvelle affectation, moins austère.
Jeanne Marie nommée gardienne de phare HC (hors catégorie) en 1907 et son mari Henri seront donc les derniers gardiens de Tévennec qu’ils quitteront en décembre 1910, mettant le cap plus au nord dans le pays des Abers.
Le 1 janvier 1911, ils s’installeront sur l’île Wrac’h avec leurs deux enfants.
Henri prendra ses fonctions sur le phare de l’île Vierge à quelques encablures, un peu plus au nord. Pendant que son épouse Jeanne Marie, prendra la garde et la veille sur le petit phare de l’île Wrac’h.

L’ancien phare, tour carrée de 31 m de haut (1842-1845) et phare actuel (1897-1902), le plus haut phare d’Europe avec ses 82 m.
La petite maison phare ressemble un peu à celle de Tévennec, mais assurément, ici c’est déjà les portes du paradis. Il y naîtra trois autres enfants avant une nouvelle affectation dans la presqu’île de Crozon. Les gardiens de phares sont aussi de grands voyageurs.
Tu seras gardien mon fils
Tel avait été peut-être le message du père Allain, laissé à ses fils. Car Henri avait un frère cadet, Daniel, notre grand-père. A quatorze ans, déjà orphelin de mère et maintenant de père, loin d’être découragé par le métier, il prendra lui aussi le chemin des phares après quelques années de navigation. Mais c’est une autre histoire dont je vous parlerais peut-être dans un prochain billet, car ici, phares riment bien avec Ropart.
Mais revenons un instant à l’île Wrac’h
Si j’ai été un peu caustique dans mes précédents billets sur l’aspect médiatique que suscite l’enfer de Tévennec, j’ai découvert dans un autre article plus récent celui là que les Paradis sont tout de même plus poétiques.
Il me semble en effet qu’aux hommes de bonnes volontés, l’accès au Paradis doit rester sur terre. Et c’est encore plus poétique si cet accès est rythmé par le cycle des marées.
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Peu importe le moyen de locomotion, l’île Wrac’h est à portée de pieds,
de pattes ou de sabots …
Depuis 1994 il n’y a plus de gardien sur l’île Wrac’h mais, grâce au dynamisme discret et efficace d’une association, l’entretien et l’animation artistique des lieux permettent à tous d’en profiter.
Belle démarche solidaire de partage et d’esprit coopératif. Si vous êtes intéressés par le sujet, je vous recommande une petite visite en cliquant ici, sur le site de l’IPPA.
Pas besoin d’hélicoptère, de sous-marin, d’opération commando, ni de débauche de moyens coûteux pour y accéder, simplement ses deux jambes et le respect du rythme des marées.
A bientôt peut-être pour d’autres aventures pharesques … et un clin d’oeil aux poètes en herbe.
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