Je vous propose, dans ce nouveau billet et les quelques autres qui suivront, une difficile sélection de photos et quelques impressions de notre dernier périple en Louisiane.
Un vol sec aller-retour Paris-Houston, une chambre d’hôtel réservée le jour de l’arrivée, c’est plus confortable, une location de voiture et le Guide du Routard en poche, c’est ma référence, et qui plus est, un bon produit Breton.
Pour le reste, tout est possible en Amérique; trouver un hébergement sans se ruiner, faire de surprenantes rencontres, bref, le dépaysement total. Alors, « On the road ? »
De mes premiers concerts de jazz, auxquels j’assistais enfant dans les années 50 devant le kiosque à musique de la Place Wilson de Brest, à la « Second line Parade » de Bourbon Street, dans laquelle je me suis fait aspirer la semaine passée comme par une tornade dont est coutumière la région, il n’y avait qu’un pas à franchir.
Car les liens, qui unissent le port de Brest à celui de la Nouvelle Orléans, sont si discrets et pourtant si forts, qu’ils méritaient de m’être un peu plus dévoilés.
L’histoire du jazz, celle de l’esclavage, les liens historiques de la France avec les territoires Cajuns autant qu’Acadiens, et les expériences théâtrales des « Tonnerres de Brest 2012 », ont été probablement les éléments déclencheurs de ce voyage, à la rencontre de nos cousins français d’Amérique, et quelles rencontres !
C’est en effet à Brest, en 1917, qu’arrivèrent du continent américain les troupes engagées sur le front de Verdun. Et parmi elles beaucoup de soldats noirs venant des Etats du Sud, dont la Louisiane.
C’était déjà de Brest que partirent, dans les années 1810, les troupes de Rochambeau pour aider à la construction de la nouvelle nation américaine. Lafayette, ici, est bien plus qu’un symbole.
Certes, la ville de la Nouvelle Orleans n’est pas la Louisiane, comme Paris n’est pas la France et si j’ai choisi de commencer mes billets par cette ville dont les stigmates de Katrina (août 2005) sont encore perceptibles, c’est que l’on trouve ici comme dans tout le pays Cajun une énergie festive propice à surpasser les malheurs d’une population maintes fois meurtries par les affres du climat tropical ou la folie dominatrice de commerces peu glorieux, que furent les années d’esclavage puis la ségrégation raciale.

A son signal, les spectateurs situés de part et d’autre du cortège peuvent à leur tour participer au cortège, c’est la Second Line Parade.
Une adresse à ne pas manquer …
Trouver un hébergement à cette saison ne nous a pas posé de problème.
Dans le Quartier de Garden District, notre choix s’est porté sur le Saint Charles Guest House, et nous n’avons pas été déçus, car l’accueil et le coût de la nuitée raisonnable (75$ , breakfast compris) nous permettront un séjour des plus agréables.
Référencée dans le Guide du Routard, c’est une bonne adresse située à quelques stations de Tram du Quartier Français. Le côté un peu désuet ajoute à cet établissement, bien tenu, une authenticité appréciable que ne procurent pas les chaînes hôtelières modernes.
De plus le quartier est clame et sûr, nous avons pu y garer notre voiture, ce qui est un confort lorsque l’on sait que les coûts de parking à la Nouvelles Orléans, comme dans les autres villes, sont assez élevés (20$ environ pour la journée).
Un pass transport à 3$/jour permet d’utiliser les transports en commun à volonté sur un cycle de 24 heures. Le trafic se terminant à 4 heures du matin, cela laisse de la marge aux amateurs de Jazz et de bières pour rentrer tranquillement à l’Hôtel.
Une piscine pour se rafraichir reste appréciable car les températures avoisines les 100°F soit 38°C et le taux d’humidité est constant à 80%. Nous sommes sous les tropiques.
Une ambiance très cool, très années 70. Merci à Dennis Hilton, le patron des lieux, pour ces longues conversations au bord de la piscine, dès le matin au breakfast, où nous échangerons nos points de vues sur la société, l’histoire et autres propositions de découvertes littéraires. Car ici nous sommes dans une bibliothèque, il n’y a pas de télévision mais des livres partout, à la disposition des hôtes.
Thanks to you Dennis for theses long and pleasant talks, so short however. We should come back. Sorry you were not home when we left. Glad to meet you.
Des rencontres toujours accueillantes
La musique aussi est présente à chaque coin de rue, surtout à partir de 17h lorsque les températures commencent à décliner.
Avoir un passeport français est toujours un cézame car il sera accompagné d’un « Welcome la France ! » et d’un air de musique, « Oh, when the saints », ou Marseillaise.
Mais les conversations reviennent souvent sur la période de l’ouragan 2005 et de multiples recommandations nous sont faites de ne pas nous aventurer dans certains quartiers, abandonnés par la population. Si le Quartier Français, Uptown, Garden District ont été épargnés, il n’en fut rien des zones habitées par les plus pauvres dont les maisons ne sont toujours pas reconstruites. Cette zône, au Nord Ouest de Trémé n’est donc pas sûre. Nul besoin de s’y promener pour se rendre compte qu’ici, comme dans beaucoup d’endroits de la planète, le monde est partagé entre richesse et pauvreté.
En nous promenant dans le Faubourg Marigny, considéré comme le quartier des artistes, nous poursuivrons nos rencontres musicales. Notre attention sera attirée par le son d’une guitare.
Nous nous arrêtons un instant devant le domicile d’un homme qui, pour notre grand plaisir, joue à la guitare un air de Django Reinhard. C’est une dédicace spéciale pour toi Charles, lorsque tu liras cette page de blog.
Après nous être entretenus avec lui, nous nous sommes échangés nos coordonnées. Jim Perrett, guitariste professionnel, me dit être déjà venu jouer à Paris. Avec son accord je vous incite à visiter son site web en cliquant ici.
Quelques morceaux de musiques sont disponibles à l’écoute en cliquant sur « Cheaps Snails », des vidéos également visibles sur YouTube. Une autre façon de partager avec vous ces moments de pur bonheur.
Thanks Jim, for this musical post card, we enjoyed to meet you.
Après la musique, la peinture. Ouvert 8 jours de la semaine, comme l’indique le panneau à l’entrée de l’atelier, cet artiste, Français d’origine, nous a ouvert les portes de son temple avec l’enthousiasme qui caractérise si souvent ces artistes atypiques et débordants d’imagination.
Son frère, restaurateur, habite en France le petit village de St Cirq Lapopie. Si vous passez par là, ne manquez pas une visite à « l’Auberge Le Sombral ». Il m’a demandé de faire un peu de pub pour lui. Il faut bien que les rencontres servent à quelque chose, non ?
Merci pour ton accueil Simon, continue à recycler les Bidons de Exxon Mobil pour les transformer en solides Totems qui exorciseront j’en suis sûr les prochains ouragans. Beaucoup de Bleu, Blanc, Rouge … mais il est vrai que nous sommes à quelques jours de « Independance Day, du 4 juillet »
Il m’a été très difficile de faire une sélection de photos sur la Nouvelles Orléans, tant la ville héberge une multitude d’artistes, tous aussi passionnants les uns que les autres.
Un peu plus loin, une autre rencontre. Merci à Russel Desmond, le bouquiniste de la « Librairie d’Arcadie », francophone passionné et passionnant, que nous avons découvert grâce à la lecture du Guide du Routard et qui nous a guidé avec une patience remarquable dans nos choix de bouquins. J’ai rapporté dans mes bagages deux pièces de théâtre, « La maison d’Os », de Rolland Dubillard et « Chant public devant deux chaises électriques », de Armand Gatti.
Un salut également à David G.Spielman, photographe de la Prytania Street avec qui nous avons longuement parlé photographie en visitant sa superbe galerie. Il ne travaille la photo Noir et Blanc qu’en argentique car, me dit-il, « I’can’t watch my films though a CD »
Et combien d’autres artistes surprenants, le soir venu dans Bourbon Street.
Pour ceux qui ne sont pas saturés de mes divagations, je vous proposerai, dans les prochains jours, la suite de notre périple.
Arrivés à Houston, nous avons de suite pris la direction de la Louisiane car nous souhaitions ne visiter que cette région. Les Etats-Unis sont si vastes et les distances si grandes que pour s’imprégner d’un lieu il faut prendre le temps de s’immerger.
Mais LAFAYETTE d’en tout çà ?
Je terminerai cette page sur ma quête historique du voyage. Ici à la Nouvelle Orléans, comme dans beaucoup d’autres villes de Louisiane, la présence française est visible et le souvenir de cette présence très bien entretenu. Beaucoup de noms de rues telles Bourbon Street, Napoléon Avenue, Chartres Street, French Market, Vieux Carré …
A bientôt donc, pour la suite du périple, car il y a encore plein d’autres rencontres qui attendent.