Il serait réducteur de résumer la ville de Philadelphie à un immense «showroom» d’Art Mural.
Berceau de l’indépendance américaine depuis le 4 juillet 1776, Philadelphie est probablement l’une des villes les plus francophones des Etats-Unis depuis qu’en réaction aux lois anglaises, la population «rebelle », soutenue par l’amitié et l’alliance française, décréta l’arrêt des relations commerciales avec l’Angleterre .
Rappelons ici le rôle fondamental de la marine Royale Française dans le processus d’aspiration à la liberté de la nouvelle nation. Probablement aussi que les inspirations du « siècle des lumières », venues de la vieille Europe, laisseront ici quelques traces indélébiles, nourricières de ce génie américain, propice à innover dans beaucoup de domaines et en particulier celui des Arts. Rien de tel qu’une déambulation à travers une ville pour y puiser l’ambiance et l’atmosphère qui la caractérise.
Au programme pour ces quelques jours de halte, en dehors des circuits classiques touristiques obligés, la visite du « Woodturning Center » Association internationalement réputée pour ses travaux artistiques de tournage sur bois, dont je suis friand, puis une déambulation tranquille à la découverte des vieux quartiers de Philadelphie et de son port.
Mais revenons à nos peintures et au programme de fresques murales (Philadelphia Arts Program).
J’avais préparé de longue date ce circuit original, dont j’avais déjà entendu parler, et dont je souhaitais rapporter quelques photographies.
Sur les 3000 peintures murales répertoriées en 2011, je vous livre ici un petit aperçu haut en couleurs cependant de ma cueillette photographique. Si vous passez un jour par cette ville, en dehors de la cloche de l’indépendance et des très académiques musées, aux coûts d’accès souvent onéreux, profitez pleinement de cette balade qui en vaut le détour. Ici l’art s’offre gratuitement aux yeux des passants. Clin d’œil aux messages universels légués par le siècle des lumières ?
Résultat d’un programme éducatif ambitieux qui tend à canaliser les expressions artistiques populaires par un travail de revalorisation des quartiers. La jeunesse et les habitants sont associés aux travaux d’embellissement des façades d’immeubles et du mobilier urbain afin que les tags et autres graffitis puissent être transformés en de véritables œuvres d’art.
L’expression picturale se gratifie au passage, avec l’aide d’artistes expérimentés, en de gigantesques fresques murales, sans pour autant étouffer la liberté d’expression des auteurs.
De la peinture, à l’image ou la sculpture, tout support est prétexte à expression artistique.
Toute forme d’expression a cependant ses limites …
Ce programme fera des émules dans d’autres villes des États-Unis mais aussi à travers le monde. Beaucoup d’autres cités s’inspireront de cette démarche éducative pour lutter contre la prolifération anarchique des tags, expressions graphiques souvent dégradantes et peu esthétiques.