Cité lacustre par excellence, ici pas de voitures. Les déplacements se font exclusivement à pieds et sur l’eau.
Venise ne vit que par l’eau et pour l’eau, même si le vin italien reste excellent par ailleurs. Tout transport repose donc sur le bateau, du plus petit comme la barque, le taxi ou le vaporetto pour les transports collectifs ou encore la barge pour les transports de marchandises. Plus surprenant encore, les ambulances et corbillards sont des bateaux ; d’ailleurs le cimetière est une île à part entière. J’aurai aussi occasion de parler de la plus grande des nuisances qui préoccupe Venise : les paquebots.
Les bateaux taxis font aussi le bonheur des porteurs de bagages dont les chariots sont astucieusement conçus pour monter les marches des nombreux ponts qui enjambent les canaux.
Généralement réservés à une clientèle huppée, certains bateaux taxis sont de véritables œuvres d’art, des pièces d’ébénisterie à part entière.
La Sérénissime est la cité romantique par excellence, que tout amoureux du monde, en voyage de noces, rêve pour destination.
Car l’une des images associées à Venise est sans nul doute celle d’une gondole nonchalante glissant sur le grand canal, sur fond de coucher de soleil.
Difficile donc de résister aux sollicitations féminines … le vieux machin, que je suis devenu, risquerait de passer pour un radin. Ni une ni deux, nous voici menés en gondole par un jeune et élégant vénitien à la voix de ténor.
Trente cinq minutes de baratins latins entrecoupés de belcanto à faire pâlir Casanova.
Le marché des balades en gondole est très lucratif, compter 80€ les trente cinq minutes … sans le chant, c’est en supplément. Mais quand on aime on ne compte pas. Ici le métier est parait-il très verrouillé et se pratique de père en fils.
Si la balade semble ravir au plus haut point la gente féminine, en ce qui me concerne je serais plus attiré par l’aspect technique du « navire », formes, ornement et propulsion.
L’élément de décoration principal de la gondole ressemble à un peigne ou chaque dent représente, comme sur le drapeau vénitien, un quartier de la cité : San-Marco, Dorsoduro, Cannaregio, Castello, San Polo et Santa Croce, sur la dent opposée, l’île de la Giudecca.
La forcola, ou dame de nage, dont chaque forme est unique, en fonction de l’usage de la gondole (promenade, compétitions) et de la position du rameur, est avec l’aviron, l’élément clé de la propulsion. C’est aussi une œuvre d’art, généralement réalisée en noyer par un maître ébéniste.
A chacun donc ses centres d’intérêt. Finalement cette balade m’aura permis, d’avoir quelques points de vues différents sur l’architecture de la cité et en traversant ce labyrinthe de petits canaux, permis de faire quelques photos insolites dans les quartiers de San Polo et de Cannaregio.
Notre première journée à Venise se terminera au pied de l’hôtel Sagredo … où, comme vous le constaterez sur la photo suivante, nous serons remis entre de bonnes mains.
Cette photo montre l’œuvre de l’artiste Lorenzo Quinn, intitulée «Soutien».
Elle a été réalisée pour la biennale de Venise 2017 et a été disposée sur la façade de l’hôtel Ca’ Sagredo, situé entre le pont Rialto et le Casino, sur la rive gauche du grand canal. Chaque main pèse 2500kg et mesure 9 mètres de haut. Cette œuvre est destinée à sensibiliser les esprits sur le réchauffement climatique. Il est vrai que Venise est l’une des ville du monde la plus exposée à la montée du niveau des eaux.
Il est temps à présent de reprendre la route du retour vers l’hôtel et de passer par la case restaurant où paraît-il une pizza nous attend, restons dans les symboles.
Comme introduction à notre voyage on pouvait aujourd’hui difficilement faire beaucoup plus. Partie à 6h du matin de Brest, Loeiza s’endormira ce soir avec ses rêves de gondole, réalisés.
Demain sera un autre jour et la journée promet d’être encore longue, en aventures …
(… à très bientôt pour la suite de nos découvertes)
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