Douarnenez, une vieille tradition

Chaque année, Douarnenez  sort de l’hiver en fêtant les Gras.

Manifestation officiellement encadrée depuis un arrêté municipal de 1835, cette tradition ancestrale prend ici tout son sens dans ce port du Finistère qui fut, depuis l’époque romaine, un des temples de la pêche sardinière.D’origine probablement païenne, remontant au moyen âge, c’est la fête de tous les excès dont la bien pensante société a toujours souhaité contrôler les règles, à défaut de pouvoir les imposer. Ici, à Douarnenez, où généralement la rudesse de l’hiver et les nombreuses tempêtes empêchaient les pêcheurs de travailler, l’arrivée du printemps annonce le retour à la pêche, gage des jours meilleurs. Face aux restrictions alimentaires, aux privations autant qu’aux frustrations sociales, cette période de “Miz du” (mois sombres), lorsqu’elle s’achève, fera exploser les interdits.
Alors finis les privations, le carême, l’abstinence contrainte. Que vivent fête et bombance, à nous les plaisirs. Car ici, dans le pays des Penn Sardin où il était de coutume de naitre dans la mythique “rue Monte au Ciel”, le Douarneniste, vous l’aurez compris, est toujours en route pour le Paradis.

Certes, le carnaval d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui que connurent les anciens, lorsque durant une semaine de fête, sans discontinuer, les nuits et les journées se confondaient dans une turbulente douceur de vivre, portée par l’insouciance. Le Douarneniste est robuste et un brin frondeur. Si dans beaucoup de villes du Finistère la tradition s’est parfois éclipsée, ici elle a la peau dure.

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Aussi c’est aux sons des fanfares et des danses endiablées que le premier jour, Den Paolig sera accroché au fronton des halles. Que la fête commence !
Du haut de sa suffisance  le “pauvre homme” observera, un brin amusé, le partage du kouign des Gras qui sera proposé aux participants (gâteau typique qui n’a rien à voir avec le célèbre kouign amann, le vrai, l’unique, fierté du Douarneniste). Preuve, s’il en est besoin, que le Douarneniste a aussi le sens du bon goût et de la convivialité.

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Les jours suivants, en cortège aux couleurs bigarrées, jeunes et moins jeunes défileront dans les rues du vieux port.

Le bal terminé, les rescapés de la fête reviendront sur les lieux de leur forfait.
Délicatement, ils décrocheront leur ami. Puis, telles des funérailles à la mode de la Nouvelle Orléans, c’est au son de la fanfare, jusqu’au bûcher brûlant,
que ce dernier sera accompagné.
« Les Gras sont morts, Vivent les Gras ! »

Si Douarnenez n’est pas la seule ville du monde à faire Carnaval, il y avait, au temps jadis, une tradition festive typiquement Brestoise dont peu de personnes aujourd’hui sont en mesure de témoigner. Probablement aurais-je l’occasion d’en reparler dans un prochain billet…

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