Difficile de terminer un voyage lorsque l’horizon du retour approche à grands pas.
Difficile aussi le choix des photos que l’on va conserver comme dans une dernière intention à vouloir figer le temps.
Des sentiments étranges s’entremêlent parfois en visionnant à rebours mes photos. Paradoxe d’un pays de plus de 1,2 milliards d’habitants où la place des animaux semble souvent plus importante aux yeux de la société indienne que celle des humains. Qui sont réellement les pigeons ?
Douloureux aussi, certains regards croisés, lorsqu’une complicité éphémère se transforme soudain en sentiment dérangeant. Comme le comédien, le photographe se glisse parfois dans la peau du personnage qu’il met en scène. La prise de ce cliché me ramène à l’esprit, la lecture de l’excellent ouvrage de Marc Boulet, « Dans la peau d’un intouchable« .
Dans cette photo, l’attitude est digne et l’intention louable car elle veut simplement témoigner d’une réalité qui ne concerne pas seulement la société indienne, mais tous les intouchables du monde, laissés sur le bord du chemin, même si la jeunesse incarne toujours l’image de jours meilleurs.
Une pose plus paisible est aussi un cadeau offert à la postérité …
En route à présent pour Agra, mais en chemin une halte à Fatehpur Sikri superbe cité impériale bâtie de ces grès rouges dont nous avions parlé dans les billets précédents.
Les motifs, fresques et arabesques finement ciselées attirent le regard sur l’édifice aux accents de pagodes chinoises.
Enfin Agra, pays des grands Moghols avec son célèbre fort.
Vestige de la présence Britannique,
le Tombeau de John Russell Colvin, (29/6/1805 – 9/9/1857)
gouverneur des provinces du Nord Ouest de l’Inde.
Le mythique Taj Mahal
Palais de marbre blanc dans la brume matinale, rappel d’une atmosphère abimée par l’activité industrielle de l’homme, ce genre humain qui impose aussi, si tristement, son voile au genre complémentaire, le féminin.
La marqueterie de pierres
(pietra dura) dont nous avons vu lors d’un précédent billet le travail des artisans indiens, constitue, avec les sculptures et autres motifs ciselées, le cœur des décors de ce monument.
Ultime étape, terme du voyage,Delhi.
Avec la visite du tombeau de Humayun, mausolée de grès rouge et de marbre banc, se refermera les visites architecturales des lieux emblématiques de la région.
Parfaite synthèse entre les deux couleurs d’ocres et de blancs, cet édifice constitue probablement, avec le Taj Mahal le rayonnement de l’art Moghol à inspiration persane.
Quand le Old Delhi fait place au New Delhi …
Difficile d’imaginer une réparation sur le réseau électrique …
Avec cette ultime page de blog sur ‘Inde, s’éclipse pour un temps mon regard certainement incomplet sur le Rajasthan. Il faudra revenir.
Si l’on calcule bien, entre le temps des préparatifs, des lectures sur le sujet et les moments du “débriefing photographique”, ma flânerie indienne de 10 jours se sera lentement transformée en voyage de plusieurs semaines, c’est peut-être cela le secret de la magie Indienne.