Dans l’un de mes précédents billets j’avais évoqué le Médecin Laënnec et son invention révolutionnaire : le stéthoscope.
Intrigué par son histoire, je m’étais amusé à réaliser au tour à bois une reproduction conforme de l’instrument, en m’appliquant à le faire avec le même respect des processus de fabrication en vigueur à l’époque.
Ce petit exercice de style m’avait conduit à m’intéresser de près aux techniques d’auscultations médicales. Je découvrais donc que l’invention, au fil du temps, avait ouvert la voie à l’imaginaire de médecins spécialistes en tout genre et que très vite ceux-ci se sont ingéniés à adapter l’instrument d’investigation médicale à leurs spécialités.
Si aujourd’hui ces instruments ont été relégués aux cabinets de curiosités, remplacés par des techniques sophistiquées appelées Doppler, échographes et j’en passe, le plus beau des instruments et le plus poétique reste pour moi celui qui permet d’être à l’écoute des premiers battements de cœur de la vie, celui de l’embryon devenant fœtus qui, dès l’âge de quelques dix-huit semaines, se fait entendre dans le ventre de la mère.
Ainsi, appliquant les lois de l’acoustique et s’appuyant sur la découverte du Dr Laënnec, le Docteur Adolphe Pinard, obstétricien et homme politique français (1844-1934) imagina son instrument d’écoute obstétrical qui désormais portera son nom.
Pour preuve que cet instrument est relégué aux oubliettes, j’ai voulu m’en procurer un exemplaire comme modèle. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque m’adressant au jeune pharmacien de mon quartier je lui demandai : “Je voudrais un stéthoscope de Pinard, s’il vous plait.”
Visiblement ne connaissant pas la “chose”, le jeune apothicaire me regarda en souriant et l’air incrédule me répondit en me montrant du doigt l’estaminet voisin :
– Désolé, mais pour le Beaujolais nouveau il faut s’adresser en face !
Un comble lorsque l’on sait que le doux breuvage est incompatible avec l’attente
d’un bébé !
Pour ceux que cela intéresse, quelques données techniques de réalisation du modèle que je viens de réaliser en eucalyptus, c’est parait-il bon pour la respiration..
Bonjour Paul, Merci pour la beauté des photos, qui donne envie d’associer au plaisir du regard, ceux du toucher, de l’odorat, de l’écoute… Merci aussi pour l’humour, et pour la poésie du texte !
Merci à toi Claire … au plaisir, de croiser ton chemin.