Reprenons notre petit cheminement, laissé en suspend pour fêter l’année nouvelle.
Nous quittons la région désertique du Thar pour la direction de Jodhpur.
La route est toujours aussi animée et encombrée de véhicules plus hétéroclites et bariolés les uns que les autres.
De longues colonnes de personnes se déplacent à pied, comme sur les chemins d’un exil protecteur. Nous nous interrogeons sur les hypothétiques directions qu’elles prennent, la région étant apparemment déserte de toute activité visible.
D’après notre guide, le cycle lunaire serait responsable de cette migration, les cortèges seraient animés par quelques rendez-vous mystiques.
Nous ne tarderons pas en effet à voir sur le chemin de denses rassemblements autour de temples éphémères, où les offrandes s’ajoutent aux éléments naturels du décor, comme sous nos latitudes les guirlandes sur les sapins, à l’époque de Noël.
A chacun ses codes.
En chemin nous ferons plusieurs haltes comme ici au mausolée Jaswant-Thada, somptueux édifice de marbre blanc, qui préfigure les architectures que nous retrouverons dans les prochains jours en visitant le Taj Mahal.
La région aride est une région vallonnée d’où sont extraits les grès rouges et ocres qui ont servis jadis aux constructions des palais que nous visiterons. Un vrai plaisir pour l’œil des photographes, malgré les voiles atmosphériques souvent signes de pollution.
A quelques encablures, plus haut sur la colline, dominant la vallée et la ville de Jodhpur, la ville bleue, le magnifique Fort de Mehrangarh et ses impressionnantes fortifications, toujours propriété de l’actuel maharadja de Jodhpur.
Jodhpur appelée ville bleue en raison des couleurs des façades d’habitations. Plusieurs explications nous sont données, identification culturelle, pour éloigner les moustiques, chacun se forgera sa propre légende.
Notre arrivée dans la région de Pushkar marquera un tournant dans l’ambiance du voyage. Petite ville en lisière du désert, Pushkar est un lieu de pèlerinage pour les Hindous. Pas étonnant donc que les couleurs locales prennent ici une saveur nouvelle. Nous sommes fin novembre et c’est la fin du marché au bétail avec sa célèbre foire aux chameaux. Le dépaysement est assuré. Les foires sont toujours des lieux d’échanges, de rassemblements, de fêtes. Ici les couleurs sont toujours présentes malgré le voile d’un brouillard matinal et le résultat catastrophique d’une pollution visible, autant terrestre, qu’atmosphérique.
Préfigurant les ambiances des temples hindous, en bord de rivières ou de fleuves, les palais et les nombreux ghâts sont envahis de pèlerins en recherche de dévotions.
Terre Hindoue certes, mais lieu de commerce, de pèlerinage pour tous ceux dont l’identité mystique se dévoile au grand jour. Passage obligé sur l’ancienne route de la soie , Pushkar apparait comme l’avant poste pour les brahmanes de Katmandou et autres personnages occidentaux épris de liberté, provenant du monde entier et que les années 1970 ont attirés sur ces terres, au destin si particulier.
A très bientôt, si vous le voulez bien, pour une nouvelle page, dédiée cette fois à quelques rencontres insolites …