Inde (7)- de Bikaner à Pushkar

Reprenons notre petit cheminement, laissé en suspend pour fêter l’année nouvelle.

Nous quittons la région désertique du Thar pour la direction de Jodhpur.
La route est toujours aussi animée et encombrée de véhicules plus hétéroclites et bariolés les uns que les autres.
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De longues colonnes de personnes se déplacent à pied, comme sur les chemins d’un exil protecteur. Nous nous interrogeons sur les hypothétiques directions qu’elles prennent, la région étant apparemment déserte de toute activité visible.

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D’après notre guide, le cycle lunaire serait responsable de cette migration, les cortèges seraient animés par quelques rendez-vous mystiques.

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Nous ne tarderons pas en effet à voir sur le chemin de denses rassemblements autour de temples éphémères, où les offrandes s’ajoutent aux éléments naturels du décor, comme sous nos latitudes les guirlandes sur les sapins, à l’époque de Noël.
A chacun ses codes.

En chemin nous ferons plusieurs haltes comme ici au mausolée Jaswant-Thada, somptueux édifice de marbre blanc, qui préfigure les architectures que nous retrouverons dans les prochains jours en visitant le Taj Mahal.

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La région aride est une région vallonnée d’où sont extraits les grès rouges et ocres qui ont servis jadis aux constructions des palais que nous visiterons. Un vrai plaisir pour l’œil des photographes, malgré les voiles atmosphériques souvent signes de pollution.

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 A quelques encablures, plus haut sur la colline, dominant la vallée et la ville de Jodhpur, la ville bleue, le magnifique Fort de Mehrangarh et ses impressionnantes fortifications, toujours propriété de l’actuel maharadja de Jodhpur.

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Fort-Mehrangarh-(7)  Porte-Village-(15)
Jodhpur appelée ville bleue en raison des couleurs des façades d’habitations. Plusieurs explications nous sont données, identification culturelle, pour éloigner les moustiques, chacun se forgera sa propre légende.

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Notre arrivée dans la région de Pushkar marquera un tournant dans l’ambiance du voyage. Petite ville en lisière du désert, Pushkar est un lieu de pèlerinage pour les Hindous. Pas étonnant donc que les couleurs locales prennent ici une saveur nouvelle. Nous sommes fin novembre et c’est la fin du marché au bétail avec sa célèbre foire aux chameaux. Le dépaysement est assuré. Rte-Pushkar-Jaipur(33)Femmes(8)Les foires sont toujours des lieux d’échanges, de rassemblements, de fêtes. Ici les couleurs sont toujours présentes malgré le voile d’un brouillard matinal et le résultat catastrophique d’une pollution visible, autant terrestre, qu’atmosphérique.Marché-chameaux-Pushkar-(18)  Rte-Bikaner-Jodhpur-(24)
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Préfigurant les ambiances des temples hindous, en bord de rivières ou de fleuves,  les palais et les nombreux ghâts sont envahis de pèlerins en recherche de dévotions.

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Terre Hindoue certes, mais lieu de commerce, de pèlerinage pour tous ceux dont l’identité mystique se dévoile au grand jour. Passage obligé sur l’ancienne route de la soie , Pushkar apparait comme l’avant poste pour les brahmanes de Katmandou et autres personnages occidentaux épris de liberté, provenant du monde entier et que les années 1970 ont attirés sur ces terres, au destin si particulier.

A très bientôt, si vous le voulez bien, pour une nouvelle page, dédiée cette fois à quelques rencontres insolites …

Inde (4)- Mandawa-Bikaner

Nous quittons nos suites princières (humour) de très bonne heure, vers 7h40, pour une étape en bus de 200 km environ. Il fait beau temps et la journée s’annonce agréable. Il devait en être ainsi tout au long du voyage, températures agréables et pas une seule goutte de pluie. Est-ce cela l’été indien ?

La traversée du désert du Thar, de ses villages, nous apportera de nouvelles surprises.
Ci et là, des tronçons de routes inachevées, des constructions de ponts abandonnées. Les initiateurs de ces projets s’étaient probablement rendus à l’évidence qu’ils ne serviraient à rien. Tantôt une route goudronnée, tantôt une piste de terre, le plan d’occupation du sol nous laisse parfois rêveurs.

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Il nous faudra vite nous rendre à l’évidence que l’eau et l’hygiène publique en général, sont ici des problèmes majeurs, comme d’ailleurs semble-t-il, dans une grande partie du pays.

Rte-Eau-J4 (5)Jugé prioritaire par le gouvernement en place, 50% de la population ne possédant pas de toilettes, un programme d’aménagement du territoire prévoit de régler le problème au cours des prochaines années. Avec une population de 1,2 milliards d’habitants, cela fait un programme ambitieux pour équiper toutes les maisons du tout à l’égout. Rte-Madawa-Bikaner-J2-vaches (2)
Le Gange et autres rivières sacrées n’ont pas finis de souffrir. Et dire qu’au moment même où nous foulons le sol Indien, se prépare à Paris, la Cop 21. Quand je pense aux normes sanitaires que les technocrates de nos pays occidentaux imposent à leurs co-citoyens, je comprends mieux les déséquilibres économiques du monde.

Rte Mandawa-Toit-Bus (8)Traversant villages et faubourgs nos regards serons souvent confrontées à des images surréalistes.
Doublant des bus surchargés qui semblent crouler sous l’assaut des passagers ou des cars scolaires transportant des enfants souriants, leurs cartables bien rangés sur le toit du véhicule.

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Le Dadaïsme a de beaux jours devant lui. Ce n’est pas notre guide qui me contredira. “Bum bum bolé , Vive Dada !” Seuls les participants à ce séjour devraient reconnaître le sens de l’incantation. Pour les autres lecteurs, s’ils possèdent les clés de la compréhension de cette expression, je suis preneur, car je n’ai toujours pas bien compris ce que signifiait ce rituel que nous répétions comme litanie à chaque sollicitation de Dada.
Ici nous vivons dans un monde tellement spirituel que la pensée occidentale semble n’avoir aucune prise.  D’un côté des routes défoncées, de l’autre des palais luxueux, l’ombre et la lumière à la fois, le grand écart entre les nantis et les laissés-pour- compte.

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La misère des villes contraste avec l’apparente vie paisible des campagnes.
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Et malgré tout, le passage de notre car est toujours salué.

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Sur la route, visite du Fort Junagarth

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Cette imposante bâtisse du XVI ème siècle fut construite sous le règne du maharadja Raï Singh. L’imposante muraille de plus de 1 km renferme un vrai trésor architectural.

Les contrastes, avec les images précédentes, sont saisissants. Fort-Junagarth-J2 (13)

Pour terminer la journée, une balade en ville et une nouvelle immersion avec la réalité.

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La cohabitation est nécessaire, les vaches sont sacrées, ne pas déranger. Et ce n’est pas le bruit des klaxons qui perturbera leurs nonchalances.

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A nouveau hors du temps, avec une nouvelle installation à l’hôtel.

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J’avais parfois l’impression, au cours de ce splendide voyage, d’un grand décalage entre mon statut de touriste privilégié et celui dans lequel vit la majeure partie du peuple indien. Le rêve a parfois un arrière goût étrange.