Fin d’une circumnavigation

Le-dernier-reve-de-Laperouse

Atelier du Théâtre de la Coche

« C’est le moment ou jamais de faire son théâtre soi même. »

 Fidèle à cette idée phare de Jacques Prévert qui pensait que la pratique théâtrale devait être accessible à tous, un collectif de 23 comédiens amateurs, en parfaite autonomie de moyens, s’est constitué pour réaliser une pièce de théâtre intitulée :

 » Le dernier rêve de Lapérouse « 

Si l’on ne devait retenir qu’une seule image de ce travail collectif, ce serait cette dernière photo qui clôtura la dernière représentation, à la Maison du Théâtre de Brest, le 22 septembre 2013.

Merci à tous ceux qui ont soutenu ce projet et permis qu’il vit le jour, ainsi qu’au public chaleureux venu nous encourager lors des représentations.

Brest avant Lapérouse

La fête des Rémailleurs dans le quartier de Quéliverzan a été, ce dimanche 14 avril 2013, le théâtre d’une fresque historique retraçant par quelques scènes de rues, l’atmosphère portuaire et populaire de la rive droite de la Penfeld au XVIII ème siècle.

Remparts-Queliverzan

On ne pouvait trouver meilleurs décors que les remparts de l’époque Vauban, situés aux pieds des grandes tours de la rive droite, pour évoquer le passé maritime de Brest. Ces tours, construites dès les années 50 sur des modèles architecturaux empruntés à l’Amérique sont les gratte-ciel brestois. Anachronisme entre époques lointaines et récentes qui unissent les deux continents américains et européens par delà de l’océan, car c’est bien connu des brestois, le port de Brest a souvent été le point de départ d’expéditions maritimes vers le Nouveau Monde.

Theatre-de-La-Coche

Sous l’impulsion du Théâtre de la Coche, à l’origine de la fresque historique «Brest au temps de Lapérouse » qui avait animé les fêtes des « Tonnerres de Brest 2012 », l’enthousiasme est resté intact chez les comédiens amateurs, toujours disponibles pour de nouvelles aventures théâtrales.

La machine s’est donc remise au travail et je vous propose avec ces quelques images de lever un petit voile sur les coulisses de cette nouvelle aventure, préparée dans un temps record, puisque 3 à 4 semaines de travail ont simplement été nécessaires pour réactiver la machine à peine endormie.

Training-4D’abord il y a le training, indispensable à la bonne condition physique, travail sur la voix, respiration, maîtrise de l’espace, sous le regard expert de Viviane.

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L’entraînement est parfois si intense que certains arrivent très vite en état d’apesanteur.

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 Les costumes
Remailleurs-03 Remailleurs-Loge
La réalisation des costumes d’époque représente également un travail considérable.

Notre ami Erig Le Goff costumier émérite sera un vrai chef d’orchestre en la matière.
Styliste, historien du costume, rien ne lui échappe. Une cravate de travers, des chaussures qui ne seraient pas d’époque rien ne passe à travers le filtre de son œil intransigeant .

Les couturières, coiffeuses, habilleuses, maquilleuses font également un travail remarquable. Sans elles, les spectacles n’auraient pas le même lustre. J’ai déjà eu l’occasion dans des billets précédents de saluer leurs grandes compétences.

Le briefing
Ce qui caractérise le  théâtre de rue  c’est la nécessité pour chaque comédien de s’adapter au terrain, à la météo du moment, aux flux des passants, à la topographie du terrain. Autant de paramètres parfois surprenants, déroutants, perturbants.
Une bonne préparation du groupe est alors nécessaire et les rappels fondamentaux indispensables. Notre quartier général se trouvant à proximité, l’école primaire du quartier nous accueillera pour cette ultime étape avant le grand lâché. Fabien André, imperturbable chef de régiment, donnera ses dernières consignes.Debriefing-1 Debriefing-2

Debriefing-3

Mais fatigue passagère et trac des derniers instants seront vite balayés par l’enthousiasme communicatif.

Remailleurs-01  Remailleurs-04
Le Lycée Dupuy de Lôme
Puisque nous sommes également dans le quartier de Quéliverzan, il est bon de saluer au passage les élèves du Lycée Technique Dupuy de Lôme voisin et de rappeler qu’avec leurs collègues des Lycées Techniques Vauban et du Lycée de l’Elorn de Landerneau, ils avaient réalisé les scènes et les décors pour le Théâtre de La Coche lors des « Tonnerres de Brest 2012 »

J’aime à le rappeler car faire du théâtre c’est savoir associer de multiples compétences et il ne faut jamais perdre de vue, que pour un comédien qui se trouve sous les feux des projecteurs, il y a souvent 3 ou 4 autres artistes qui œuvrent dans l’ombre.
Elèves du Lycée Technique Dupuy de Lôme (2012) et la réalisation d’une structure scénique pour les « Tonnerres De Brest ».

Eleves-Dupuy-de-Lome  Decors-Dupuy-de-Lome1Voilà, une nouvelle fête populaire est terminée et comme notre Général en Chef, Steeve Brudey, va bientôt quitter Londres pour un retour en notre bonne cité du Ponant , après nous avoir concocté « Brest au temps de Lapérouse » puis  « Brest avant Lapérouse », je lui propose d’ores et déjà d’étudier un prochain scénario:

« Brest à la libération »

1940

Après tout, Rémailleurs et dérailleurs, çà rime bien non ?

« He had a dream», ou le printemps des poètes indignés.

En ce jour de printemps, pour tourner la page d’un hiver rigoureux, faire une pause avec les lumières de mes phares préférés, une transition avec mes prochains billets, je n’ai rien trouvé de mieux que d’associer aux images d’aujourd’hui un homme de réflexion et de pensée profonde, un humaniste, une indéniable personnalité du siècle : Stéphane Hessel.

Chevaux-RepubliqueEn passant par le Col de la République (1161 m) près de St Etienne,  quelques jours après avoir appris le décès de ce grand humaniste, ces deux chevaux « Blanc comme neige », m’ont fait rêver d’une société irréprochable.

Grand résistant et auteur, entre autres de « Indignez-vous », ces deux autres photos témoignent assez bien, du nombre de ses combats pour toutes formes de libertés.Nuit-et-brouilllard  Barbeles
             Nuit et brouillard                                 Derrière les barbelés, la liberté

Amoureux de poésie , Stéphane Hessel  m’inspire aujourd’hui dans la conduite d’un projet  collectif qui doit retracer par une fresque théâtrale la vie d’un navigateur célèbre, Jean François Galaup, Comte de Lapérouse, grand humaniste également du siècle des lumières.
Alors à mes amis comédiens, compagnons de voyage de notre prochain spectacle, «Le dernier rêve de Lapérouse» , à tous mes amis lecteurs, aux metteurs en scènes de la vie démocratique, qu’ils soient décideurs, hommes politiques, dirigeants d’entreprises, dirigeants d’associations, j’adresse ces quelques mots en forme d’encouragement.

Indignons-nous, dignement et poétiquement !
« Allez diable, un p’tit coup de cravache bande de rats ! Ce n’est pas tout de rester caresser les filles de joie, sur les quais de Recouvrance ou les rives de la Penfeld, il reste encore du boulot, nom de Dieu ! »

  Pardonnez Majesté cette invective blasphématoire,
Car il m’arrive d’avoir quelques pensées prémonitoires.
Seul l’Abbé Rouette à qui je me suis confessé,
M’a de cet écart de langage, déjà tout pardonné
Tant il sait combien le rat ou le lapin,
Peuvent d’un valeureux marin, en briser le destin.
Prémonitoire pensée où je perdais la Boussole,
L’Astrolabe à la main pour seul consol,
Face au radieux rivage de Wanikoro
Je m’apprêtais à faire, un joli trou dans l’eau.  Le-dernier-reveCar en s’indignant, le rêve finit toujours par devenir réalité !