A l’image des théâtres antiques de l’Acropole, Athènes est une immense scène ouverte.
Ici cependant, la Grèce moderne côtoie sans cesse son passé, comme prisonnière de ses décors antiques.
Touristes, migrants et habitants se mélangeant au gré de leurs déplacements dans ce décor théâtral aux accents d’une nouvelle tragédie Grecque.
Beaucoup d’images se présentent à mon insatiable objectif, sans que je ne sois toujours en mesure d’en décrypter le sens. N’ayant personne pour m’expliquer ou me commenter les détails des nombreuses inscriptions qui s’affichent sur les murs, je sens bien que tous ces messages sont autant de cris de désespoir qui n’ont rien à voir avec une quelconque expression poétique de type Street Art. Ces inscriptions, tags et banderoles sont si nombreux qu’il semblerait que tous les murs de la ville en soient recouverts.
Le pouvoir magique des images est parfois maléfique. Mes photos et commentaires ne seront donc ici que le résultat de ma perception du réel, nous sommes en voyage, pas en mission de reportage. Ceci étant dit, il serait indécent de nier la réalité de la souffrance d’une grande partie de la population Grecque qui reste cependant digne dans l’adversité.
Que de contrastes en effet entre le luxe de certains édifices et le délabrement de bâtiments publics ou privés, dont l’entretien semble comme figé quand ce n’est pas totalement abandonné.
Mais ce qui dérange le plus, c’est ce que l’on ne voit pas, que l’on devine. Cette vie clandestine dans les jardins publics où des toiles de tentes et campements de fortunes abritent les exclus de la terre, exclus économiques autant que réfugiés des pays en guerre et que les Grecs accueillent avec une si grande humanité.Les conditions de vie imposées aux Grecs rendent leur vie chaotique. Comme le montre la photo suivante. La National Technical University, crée en 1836 est la plus ancienne et prestigieuse institution éducative de Grèce. La colère s’exprime sur les grilles de l’établissement régulièrement fermé pour faits de grèves depuis 2013.
La crise est évidente à qui ne tourne pas la tête et ne se refuse de la voir. Le luxe relatif de notre hôtel et nos conditions de vie touristique, qui sont loin d’être arrogantes, nous permettent seulement d’être les témoins impuissants de ces immenses disparités.
Il serait injuste de focaliser nos regards sur ces images négatives, mais il faut reconnaître que nous avons été surpris du nombre important de bâtiments en ruine, abandonnés, non entretenus. Ces images témoignent cependant d’une réalité qu’il est difficile d’occulter, de même que l’omniprésence policière et militaire aux grandes artères d’une ville sans cesse secouée par des mouvements sociaux, grèves à répétitions et manifestations de rue. Le dimanche 22 mai 2016, les métros étaient en grève et une manifestation se déroulait aux abords du Parlement dans lequel siégeait une session extraordinaire pour voter une nouvelle augmentation du taux de TVA.
Dès le lendemain, les Grecs silencieux s’arrêtent devant les kiosques à journaux, certainement préoccupés par leur devenir.
L’envers du décor
Une fois n’est pas coutume, l’envers du décor peut aussi apporter son lot de bonnes surprises. C’est un peu la face cachée de la capitale.
Le printemps est bien installé et les jardins publics que l’on peut parcourir sans déranger les occupants, offrent une vision de la Grèce plus paisible. Comme ici dans le National Garden aux abords du Parlement.
Dans le jardin National, le Zappeion. C‘est dans ce bâtiment construit au milieu du XIXème siècle que furent signés en 1981 les documents d’entrée de la Grèce dans la Communauté Européenne. Cet espace sert actuellement de lieu de congrès et de culture.
A quelques encablures du jardin National, la porte d Hadrien et l’Olympiéion temple dédié à Zeus.
Et en remontant vers le parlement, le stade Olympique datant de 1896.
L’Université, l’Académie et la Bibliothèque Nationale sont regroupées et proches du Parlement.
Détails architecturaux sur les toits de l’Académie et de l’Université.
On ne peut évoquer la société Grecque sans parler du poids de la religion et de la présence d’un clergé particulièrement présent, qui ne semble pas très affecté par la crise …
(mais ce n’est peut-être qu’une impression)
Bon j’arrête pour aujourd’hui car comme beaucoup de Grecs je commence à avoir mal à la tête et je vous dis….
A très bientôt pour la suite du voyage …
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