Dans les pas du Dr Laënnec (1)

S’il est des médecins qui ont marqué par leur nom ou leurs inventions les progrès de la médecine, peu de personnes connaissent l’originalité de l’invention du docteur Laënnec. En dehors du nom porté par l’instrument dans sa forme et ses caractéristiques actuelles, le stéthoscope est devenu, au fil du temps, l’emblème incontesté du corps médical, détrônant l’antique caducée en le ramenant aux temps immémoriaux de ses origines.

Partout dans le monde, médecins et infirmiers l’utilisent, il est même devenu, pour le mécanicien, un instrument de diagnostic très efficace dans la détection des bruits suspects. C’est aussi grâce aux propriétés acoustiques et mécaniques, appliquées à l’auscultation, que Laënnec eut l’idée de génie d’imaginer cet instrument. Prenant une simple feuille de papier, qu’il enroula pour en faire un tube, il s’aperçut que les bruits diffusés par ce dernier étaient amplifiés, canalisés en quelque sorte dans cette colonne artificielle disposée entre la poitrine du patient et l’oreille du praticien.

Schémas du stéthoscope de Laënnec (modèle 1819 et 1826)

C’est par le biais de la mécanique et celle de mon implication technique dans le domaine médical, que je me suis intéressé à cette invention. Peut-être aussi parce que je partage avec cet inventeur quelques points communs, une Bretagne natale, le petit port de Douarnenez dans le Finistère, l’attrait pour la bricole et le tournage du bois en particulier, mais aussi et plus sérieusement …une certaine curiosité.

Mais ce que je devais découvrir allait être encore plus passionnant.
Le tournage, comme l’auscultation, étant affaire de patience, je vous livrerai bientôt le résultat des mes investigations  ….

(… la suite dans un prochain article)

Eugène, dernier sabotier

La vie serait-elle, comme l’eau d’une rivière qui coule et que rien ne peut arrêter si ce n’est l’ultime plongeon dans l’océan, de l’éternité ?

Aujourd’hui une fois encore, hélas, je perds un compagnon de route, laissant ma frêle embarcation voguer au gré d’une navigation chancelante et de plus en plus solitaire.
Il est des personnalités qui marquent vos destinées, vous inspirent et vous motivent dans vos choix de vie, dans vos projets. Ces rencontres qui vous apaisent autant que ces absences qui vous pèsent.
J’avais fait la connaissance d’Eugène il y a bien longtemps, au siècle dernier, quelque part en Auvergne, sur une route jadis empruntée par les Compagnons du Tour de France, à l’esprit d’un terroir désert et pourtant si proche de celui des landes de ma Bretagne profonde. L’homme me parlait avec passion de son métier de sabotier, il était de ces artisans qui vivait au rythme de la nature. Avait appris le métier de son père, lui-même sabotier. Le bois, ce matériau qui même mort, me disait-il,  reste encore étrangement vivant.
Je l’avais ensuite rencontré à de nombreuses reprises, il m’accompagnait dans mes songes de projets « boiseux », guidait ma main hésitante lorsque ma gouge effleurait l’aubier. Jamais avare d’explications, toujours prêt à montrer, à partager. La transmission des savoirs-faire reste encore de nos jours pour le vrai manuel, la plus belle image de ce que l’ouvrier appelle “la connaissance”.
A mon tour, jamais rassasié d’images, l’objectif de mon appareil photo aimait à le regarder travailler. Scrutant en silence, le moindre de ses gestes pour capturer les secrets de sa dextérité. Ecoutant le tranchant de l’outil, respirant le copeau d’une essence enivrante. Silence. Oui, la photographie et l’image restent, je le pense, les meilleurs alliées de l’homme pour immortaliser la beauté du geste, l’intelligence de la main, face à l’éternité.
Que ces images voguent encore longtemps dans l’océan immatériel d’internet pour semer et transmettre simplement ce jardin du souvenir, celui de mes jours heureux.

Haïku de blues

Rose tant aimée
Renaîtras-tu de tes cendres
L’hiver terminé ?

Rouge et blanc s’uniront
Dans ton jardin secret
Au printemps de la vie

Tes pleurs sans larme
Envahissent les songes
De mes nuits sans lune

Voyageuse sans papier
Vers quel pays, tes rêves
Se sont-ils envolés ?
Vent froid de novembre
Sur une tête sans cheveu
Caresse mes yeux rougis

Cent mille pensées
Oh ! pétale parfumée
Et ton absence …

Larmes trop salées
Pour un si beau visage
Novembre au goût amer

The Blue note felt down
From my piano for ever
When you left, my love

Que dire du néant
Rien, néanmoins rien de rien
Juste un nom le tien

Seul place Bellecour
Dans la fraîcheur de Décembre
Une bécassine m’attend

Au bord du St Laurent
Je vous ai croisé Rive Gauche
Toi et ton parfum