Ciel un blaireau !

Insolite spectacle crépusculaire en baie des Trépassés.

Des mares de Plogoff aux collines de Goulien, le Cap Sizun est connu pour ses histoires de blaireaux qui ont tant abreuvé l’imaginaire fécond de poètes et écrivains célèbres. A travers les gwerz ancestrales et les anectodes populaires, ils nous ont fait revivre un patrimoine si riche, qu’un simple cliché dérobé ne suffirait à résumer.   résumer.

BlaireauIntrigué par un bruit de casseroles sur Tévennec, et craignant d’y passer,
l’intrépide semble aux abois.

Goarem ar Broc’h
Rêvant de congénères
Flairant l’animalité sauvage
D’un ermite solitaire
Le dernier blaireau du Cap 

Sortit de sa tanière.

A bientôt pour de nouvelles découvertes …

Nuit blanche à Tévennec.

C’était en 2013, une nuit de février, à la Maison du théâtre de Brest.
Une nuit pas tout à fait ordinaire, à laquelle j’allais participer.

Le contexte
Un petit groupe d’une dizaine de stagiaires, volontaires pour une expérience d’écriture singulière, pour laquelle très peu d’entre nous n’étions préparés.
Seule contrainte, se sentir prêt à passer une nuit blanche, dehors, dans le froid de la nuit hivernale, nuit consacrée à l’écriture dramatique lors d’une déambulation dans les rues de Brest.

L’organisation
Le stage débuta un samedi soir à 18h, dans les locaux de la Maison du Théâtre où nous étions réunis pour une présentation des objectifs.
Puis, huit étapes, soigneusement choisies par l’équipe de la Maison du Théâtre et notre coach Filip Forgeau, comédien et metteur en scène professionnel. Des lieux publics ou des espaces privés serviront simplement de décors afin de canaliser notre imaginaire. Un cimetière, un quai de gare, un port de pêche et de commerce, un tram, un lieu désert, un taxi, les couloirs d’un hôtel, enfin au milieu de la nuit une discothèque.
Par petits groupes, nous y serons conduits, sans pouvoir communiquer entre nous ni connaître à l’avance le lieu de notre future “immersion”.
Comme simple support à notre réflexion, quelques feuilles de papier et un crayon. Pour le reste, place à l’imaginaire.
Chacun était libre du thème qu’il allait aborder, fiction, autobiographie, courte nouvelle, ainsi que de la forme qu’il allait lui donner, monologue, texte dramatique, poésie, dialogue de théâtre …
Notre seul impératif était de restituer les textes au petit jour, le dimanche matin, après une courte phase de mise en forme, aidés de notre traitement de texte préféré. Ces textes serviront ultérieurement de base à une restitution orale lors d’autres stages d’acteurs.

Maison du Théâtre de Brest

Maison du Théâtre de Brest

Le texte, matériau du comédien
L’écrit est souvent la matière première de l’acteur, comme la partition celle du musicien ou du chanteur. J’aurai la surprise quelques mois plus tard d’entendre l’un de ces textes sur les ondes d’une radio locale. Les écrits, que nous avions partagés, ayant été utilisés par d’autres comédiens amateurs lors d’un nouveau stage, dédié au travail sur la voix, cette fois.
Longtemps ces textes sont restés cachés dans les méandres de mon ordinateur. Amateur de photographies, de vidéos, de théâtre et de phares, au nombre desquels celui de Tévennec, je me suis amusé à faire un petit montage que je vous propose à l’écoute ….

Une nuit d’octobre 1908 …
Inspiré d’un fait réel, ce texte s’est lentement imposé à mon écriture, probablement distillé par l’inconsciente traversée nocturne de lieux, aux caractères et situations parfois insolites …

Pour resituer l’histoire, un retour en arrière s’impose : Tévennec, dernière facétie

Et à bientôt, pour de nouvelles histoires …

 

 

Tévennec, l’enfer vu du ciel

Si j’avais, par le passé, édité quelques billets sur Tévennec, l’île de Sein et d’autres phares peu singuliers, cet article vient en conclusion d’une histoire originale, celle des phares bretons du début du XXème siècle.

They-c

Chapelle St They à la pointe du Van – C’est toujours un spectacle différent.

Sein-b

Ile de Sein – Un temps le « quart de la France » parait-il.

Sein-c

Partie ouest de l’île de Sein … au loin, dans la brume, invisible, la roche Ar Men, puis l’Amérique.

Transmettre la mémoire des anciens, hommes et femmes discrets qui ne choisissaient pas toujours leur métier de gardien de phares par passion mais pour faire vivre une famille ou simplement survivre.
Car la vie dans les phares dans les années 1900-1930 n’était pas une sinécure. Et si parfois certains romanciers ou journalistes de l’époque y allaient de leur plume pour décrire ce monde tourmenté, que certains prétendaient bien connaître, la dureté de vie des gardiens et de leurs familles dépassait la fiction.
Sein-dPaysages mille fois contemplés, tantôt sublimés, tantôt hantés, la lumière en baie des Trépassés – ce nom, à lui, seul est évocateur des lieux – est si changeante que chaque passage me laisse un lot de photographies qui raniment toujours en moi, le souvenir d’histoires familières.

Helico-Tev -b

Phare de la Vieille

Aujourd’hui Tévennec est promis à d’autres destinées. Là où jadis l’homme trimait dur jusqu’à parfois le sacrifice suprême,  pour donner à manger à une famille et veiller sur la sécurité des marins, cette petite maison, sur son rocher, devient l’enjeux de distractions plus légères.

Tevennec-d

Maison de phare de Tévennec . Mémoire à Alain Marie Ropart, gardien intérimaire noyé le 31 octobre 1908. Henri, son fils ainé, sera le dernier gardien jusqu’en 1910 date à partir de laquelle le phare sera automatisé.

Dans ces phares, désormais automatisés et où la présence humaine permanente n’est plus justifiée, nos contemporains, assoiffés de sensations fortes, prendront peut-être plaisir à venir se réfugier, le temps de goûter aux frayeurs d’un passé révolu, dont ils restent nostalgiques.

Une vidéo à la mémoire des gardiens phares, à celle des Ropart

A bientôt, pour un prochain billet …