Naples (1) – Terre de volcans

Parler de Naples sans évoquer le volcanisme serait réduire cette grande cité Italienne à quelques clichés peu glorieux d’une ville turbulente, aux ruelles sombres, parfois un peu sales, le tout sous influence d’invisibles réseaux mafieux.
Mais tout ceci ne serait que grossière caricature.

Ce voyage, que nous souhaitions entreprendre avec A… pour son dixième anniversaire, nous paraissait une idée originale pour partager avec lui quelques moments de complicité, peut-être aussi alimenter son désir de curiosité et pourquoi pas susciter en lui un attrait supplémentaire pour ses futurs voyages.

Si Pompéi et Herculanum furent bien sûr les points emblématiques de notre voyage découverte, il nous fallait, en préambule, aborder le phénomène naturel à l’origine de l’intérêt que suscite la visite de ces deux sites archéologiques majeurs, dont les tragiques destinées furent jadis étroitement liées à l’activité volcanique de la région.

Solfatara, une belle introduction pour notre voyage
Située dans le golfe de Naples, Solfatara est accessible à partir de Naples.
Le plus facile est de s’y rendre par le train en partant de la Gare Centrale Garibaldi. Une fois arrivé à la gare de Solfatara, le site est accessible à pied. Compter une vingtaine de minutes de marche.

Cratère de Vulcano Solfatara

Vulcano Solfatara, le cratère

Nous l’avions découvert lors d’un précédent voyage en Italie en 2009.
Quelques nuits passées dans le terrain de camping enclavé dans un cratère de volcan, toujours en activité, resteront pour nous une expérience dont nous avons gardé un souvenir inoubliable.

Certes, le site est moins grandiose que celui du Piton de la Fournaise sur l’île de la Réunion, mais tous les ingrédients d’une activité volcanique sont présents : Fumerolles d’où s’échappent de fortes odeurs de soufre, eaux bouillonnantes à la surface desquelles viennent exploser de grosses bulles grisâtres et pâteuses, le tout dans un enclos aride à l’aspect lunaire dont les zones dangereuses sont bien clôturées pour prévenir toute imprudence. Par ailleurs, la zone est sous la surveillance permanente comme en atteste la présence de nombreux instruments de mesure et la fréquence des passages de scientifiques.

Instruments de surveillance du site

Instruments de surveillance du site

Fumeroles-et roche incandescante

La végétation résiste malgré tout

La végétation résiste malgré tout

« Le stufe », aux vertus thérapeutiques
Deux anciennes grottes enclavées dans la roche volcanique à la fin du XIX ème siècle . Utilisées à des fins thérapeutiques pour traiter les affections respiratoires, cutanées ou rhumatismales. Ces deux grottes sont appelées « Purgatoire » et « Enfer » en raison des températures élevées des vapeurs qui s’en échappent : 60 et 90°. Le stufe
Toute la baie Napolitaine reste une région à forte activité sismique. Lors de notre séjour en 2009, le mur de soutènement d’une route menant à Solfatara , près du terrain de camping s’était effondré suite à une petite secousse sismique. Il s’en produit parait-il plusieurs dizaines chaque année, sans que cela n’émeuve semble-t-il la population depuis la nuit des temps.

Voici donc en introduction, le premier article d’une petite série consacrée à notre voyage Napolitain. Dans quelques jours la suite, avec Pompéi.

 

Grèce (3)–Entre poésie et colère

Un peu de légèreté à l’approche du Parlement. Bien gardé comme il se doit, la présence policière et militaire est omniprésente sur la place Syntagma et ses alentours. De Paris à Athènes désormais le décor est le même.
L’anachronisme du spectacle de la relève de la garde apporte cependant une touche poétique au climat ambiant. Rituel immuable depuis des temps reculés devant la stèle du soldat inconnu.
Cette cérémonie se veut être le signe de l’affirmation de la continuité d’un état protecteur à défaut d’être totalement souverain.Soldat inconnuPar chance ce matin nous pourrons assister au spectacle. Un cérémonial qui ne laisse pas indifférents les touristes ébahis et silencieux.Grece Releve GardeGarde  Gardes

Une chorégraphie à faire pâlir les meilleurs danseurs de gavotte de Bretagne ou de tango Argentin. Tenue impeccable et rigueur militaire oblige.
Un réel plaisir à contempler.

Quand Zeus se met en colère …
Zeus en colère

La vie hélas n’est pas toujours un fleuve tranquille, et ce jour ne devait pas être mon jour de chance puisque je devais être victime collatérale de la crise économique que traverse la Grèce.
Un croisant le chemin d’un pickpocket dans le métro je devenais à mon tour un sans papier, battant le pavé d’Athènes.

Cabines téléphonique

Pour toujours rester en contact et les appels au secours.

J’aurais pu me dispenser d’évoquer ma mésaventure dans cette page de ce blog, tant elle est intime et personnelle, mais ce retour d’expérience, comme disent les spécialistes de l’analyse, peut servir à toute personne confrontée au même désagrément lors d’un voyage à l’étranger.
Tout d’abord, garder son calme, ce qui je le conçois n’est pas chose facile.
Ensuite s’adresser le plus rapidement possible à un policier qui certainement vous dirigera vers le commissariat le plus proche. Lorsque l’on ne parle pas le Grec, l’anglais même rudimentaire est appréciable.
Nous avons, de ce point de vue, été aidés par des policiers attentifs qui nous ont dirigés vers un commissariat spécial de « Police touristique« . Là nous avons rencontré un autre policier disponible et aimable, parlant un français impeccable, qui mit à notre disposition un téléphone et un poste internet pour effectuer les premières démarches d’opposition aux moyens de paiement de ma carte bancaire. Ces opérations furent faites en moins de trente minutes après que ne soit constaté le vol, c’était le plus urgent.
Pour le reste je vous passe les détails, remplir le formulaire de déclaration de vol et attendre la saisie du procès verbal, qui comme il se doit sera entièrement rédigé en grec avec une lenteur administrative qui laisse le temps à la méditation.
Un petit conseil cependant, il faut de suite trouver un service Consulaire ou Ambassade qui pourra établir à partir de ce document, écrit en langue étrangère, un procès verbal rédigé cette fois en français. De plus, en cas de perte ou de vol de papiers d’identité, un Consulat ou une Ambassade sont les lieux appropriés pour établir des papiers provisoires, indispensables pour une sortie de territoire.

Message personnel …
Que toutes les personnes qui nous ont aidés soient ici remerciées pour leur courtoisie et disponibilité. En particulier ce vieux monsieur Grec/Américain qui nous a conduit jusqu’au poste de « Police Touristique ».
Si un ami Grec lit ce blog, ce message est pour lui.
Ότι όλοι όσοι μας βοήθησαν εδώ είναι ευχαρίστησε για την ευγένεια και τη διαθεσιμότητά τους. Ειδικά ο ηλικιωμένος κύριος ελληνικά / Αμερικανός που μας οδήγησε στη θέση της « Τουριστική Αστυνομία ».

Après les émotions, le réconfort.
Dans tout voyage à un moment ou à un autre, il est tellement réconfortant de retrouver un petit bout de son chez soi.
Alors, un petit « Paris-Brest« , à Athènes, cela vous tente ?

Les émotions cela creuse …

Mais le voyage n’est pas terminé, alors à très bientôt pour un prochain billet.

Nuit blanche à Tévennec.

C’était en 2013, une nuit de février, à la Maison du théâtre de Brest.
Une nuit pas tout à fait ordinaire, à laquelle j’allais participer.

Le contexte
Un petit groupe d’une dizaine de stagiaires, volontaires pour une expérience d’écriture singulière, pour laquelle très peu d’entre nous n’étions préparés.
Seule contrainte, se sentir prêt à passer une nuit blanche, dehors, dans le froid de la nuit hivernale, nuit consacrée à l’écriture dramatique lors d’une déambulation dans les rues de Brest.

L’organisation
Le stage débuta un samedi soir à 18h, dans les locaux de la Maison du Théâtre où nous étions réunis pour une présentation des objectifs.
Puis, huit étapes, soigneusement choisies par l’équipe de la Maison du Théâtre et notre coach Filip Forgeau, comédien et metteur en scène professionnel. Des lieux publics ou des espaces privés serviront simplement de décors afin de canaliser notre imaginaire. Un cimetière, un quai de gare, un port de pêche et de commerce, un tram, un lieu désert, un taxi, les couloirs d’un hôtel, enfin au milieu de la nuit une discothèque.
Par petits groupes, nous y serons conduits, sans pouvoir communiquer entre nous ni connaître à l’avance le lieu de notre future “immersion”.
Comme simple support à notre réflexion, quelques feuilles de papier et un crayon. Pour le reste, place à l’imaginaire.
Chacun était libre du thème qu’il allait aborder, fiction, autobiographie, courte nouvelle, ainsi que de la forme qu’il allait lui donner, monologue, texte dramatique, poésie, dialogue de théâtre …
Notre seul impératif était de restituer les textes au petit jour, le dimanche matin, après une courte phase de mise en forme, aidés de notre traitement de texte préféré. Ces textes serviront ultérieurement de base à une restitution orale lors d’autres stages d’acteurs.

Maison du Théâtre de Brest

Maison du Théâtre de Brest

Le texte, matériau du comédien
L’écrit est souvent la matière première de l’acteur, comme la partition celle du musicien ou du chanteur. J’aurai la surprise quelques mois plus tard d’entendre l’un de ces textes sur les ondes d’une radio locale. Les écrits, que nous avions partagés, ayant été utilisés par d’autres comédiens amateurs lors d’un nouveau stage, dédié au travail sur la voix, cette fois.
Longtemps ces textes sont restés cachés dans les méandres de mon ordinateur. Amateur de photographies, de vidéos, de théâtre et de phares, au nombre desquels celui de Tévennec, je me suis amusé à faire un petit montage que je vous propose à l’écoute ….

Une nuit d’octobre 1908 …
Inspiré d’un fait réel, ce texte s’est lentement imposé à mon écriture, probablement distillé par l’inconsciente traversée nocturne de lieux, aux caractères et situations parfois insolites …

Pour resituer l’histoire, un retour en arrière s’impose : Tévennec, dernière facétie

Et à bientôt, pour de nouvelles histoires …